Skip to content Skip to footer

Ils créent une colocation pour les seniors qui veulent éviter l’Ehpad : « Ici, ils sont écoutés »

Une colocation pour seniors a ouvert ses portes dans le village de Beauzac (Haute-Loire) au mois de juin. Créée par Céline et Axel Arnaudin, elle accueille aujourd’hui neuf personnes âgées qui ne souhaitaient plus vivre seules chez elles. Elles profitent ici d’une grande maison de 400 m2 et surtout d’un cadre familial, loin de la maison de retraite ou de l’Ehpad.

Céline Arnaudin avait un projet en tête depuis sept ans : créer une colocation pour seniors afin de leur éviter de finir leur vie en maison de retraite ou en Ehpad. « Ce sont des personnes qui se retrouvent souvent très seules et l’isolement peut être source de mal-être », nous confie la femme de 37 ans. Avec son mari Axel, elle a donc acheté une maison de 400 m2 à Beauzac (Haute-Loire) qu’ils ont transformée en un « lieu de partage, de convivialité et de bienveillance » exclusivement réservé aux personnes âgées autonomes.

Après un an de travaux, la colocation a ouvert ses portes en juin 2024. Et elle s’est très vite remplie. « Preuve qu’il y a une véritable demande », glisse la propriétaire, qui possède un commerce de cigarettes électroniques. Aujourd’hui, les huit chambres de 19 à 35 m2 sont toutes occupées. Elles sont réparties sur trois étages desservis par un ascenseur. Toutes privatives, elles sont équipées d’une salle de bains et de toilettes. « C’est leur petit cocon qui leur permet de préserver leur intimité. L’une d’entre elles est double et accueille actuellement un couple. »

Un poulailler et un potager

Les neuf colocataires, âgés de 72 à 91 ans, bénéficient de nombreux espaces communs pour partager des moments conviviaux : un salon où ils peuvent passer du temps avec leurs familles, une bibliothèque avec un coin TV et une multitude de jeux de société, une cuisine tout équipée ainsi qu’une grande salle à manger. Ils peuvent aussi se dégourdir les jambes dans le parc de 2 000 m2 ou bien jardiner s’ils le souhaitent. « Nous avons créé un potager et installé un poulailler. C’est un véritable havre de paix », se réjouit Céline Arnaudin.

La demeure est idéalement située : dans un coin calme mais proche du centre-ville, de la maison médicale, de la pharmacie, de la boulangerie… Malgré leur autonomie, les personnes âgées sont en totale sécurité. Elles disposent d’un bracelet de téléassistance qui appelle directement les secours en cas de chute par exemple. « Il y a aussi un détecteur de fumée connecté. C’est rassurant pour eux, pour nous et pour leurs familles. »

Du yoga, du chant, de la couture…

Depuis son ouverture, la maison partagée est gérée par Céline Arnaudin et une auxiliaire de vie. Une troisième personne doit les rejoindre dans quelques jours pour leur prêter main-forte. « Parce qu’il y a quand même beaucoup de boulot, sourit la maîtresse des lieux. L’idée est de décharger les seniors des tâches du quotidien donc on s’occupe des courses, des repas, du nettoyage, du repassage, de l’entretien du linge… »

Sur place tous les jours, la trentenaire tient toutefois à ce que les locataires participent à la vie de la maison. « On leur demande toujours leur avis pour les courses par exemple. S’ils veulent manger quelque chose en particulier, on achète tous les ingrédients et on cuisine ensemble. » Ils sont également sans cesse stimulés car de nombreuses activités leur sont proposées : chant, couture, yoga… Des enfants leur ont récemment rendu visite et ont confectionné des sablés aux eux. « C’était un super moment ! »

« On est comme une deuxième famille »

Avant de se lancer dans ce projet, la commerçante a travaillé six mois dans un Ehpad en tant qu’aide-soignante pour se confronter à la réalité du métier. « Ça a été un vrai choc. Cela m’a encore plus motivée à l’idée d’ouvrir cette colocation. Ici, ils sont choyés et écoutés. » Elle assure que certains seniors ont totalement changé depuis leur arrivée. « Avant, ils ne marchaient plus, ne sortaient plus, ne se nourrissaient pas correctement… Maintenant, ils vont chercher leur pain, leur journal, ils font des rencontres. Ils sont vraiment en meilleure forme. »

Au fil des mois, Céline Arnaudin est devenue très proche d’eux. « On est comme une deuxième famille, lâche-t-elle. On mange ensemble tous les jours, on rigole beaucoup. Une véritable confiance s’est créée entre nous mais aussi entre eux. Ils s’entendent à merveille et se confient beaucoup. C’est un bonheur de les voir heureux. » Pour loger dans cette maison partagée, il faut compter un peu plus de 1 600 € par mois tout compris.

Votre commentaire

0.0/5